Meet a band with style, meet a band with soul, meet an uncompromising band, meet a band forgotten, unless… Meet a great band whatsoever !
(alternate vers.)
« Deux sortes de gens fleurissent dans les cours, et y dominent dans divers temps, les libertins et les hypocrites : ceux-là gaiement, ouvertement, sans art et sans dissimulation; ceux-ci finement, par des artifices, par la cabale. Cent fois plus épris de la fortune que les premiers, ils en sont jaloux jusqu’à l’excès ; ils veulent la gouverner, la posséder seuls, la partager entre eux et en exclure tout autre : dignités, charges, postes, bénéfices, pensions, honneurs, tout leur convient et ne convient qu’à eux, le reste des hommes en est indigne […]. Une troupe de masque entre dans un bal; ont-ils la main, ils dansent, ils se font danser les uns les autres et ils dansent encore, ils dansent toujours, ils ne rendent la main à personne de l’assemblée, quelque digne qu’elle soit de leur attention […].
Il y a deux espèces de libertins : les libertins, ceux du moins qui croient l’être; et les hypocrites ou faux dévots, c’est-à-dire ceux qui ne veulent pas être crus libertins : les derniers, dans ce genre-là, sont les meilleurs. »
La Bruyère, Les Caractères, Tome second, Paris, Lefèvre Libraire, 1824, pp. 93-94
« L’on remarque dans les cours des hommes avides, qui se revêtent de toutes les conditions pour en avoir les avantages : gouvernement, charge, bénéfice, tout leur convient : ils se sont si bien ajustés, que par leur état ils deviennent capables de toutes les grâces; ils sont amphibies, ils vivent de l’église et de l’épée, et auront le secret d’y joindre la robe. Si vous demandez, que font ces gens à la cour ? ils reçoivent, et envient tous ceux à qui l’on donne.
Mille gens à la cour y traînent leur vie à embrasser, serrer et congratuler ceux qui reçoivent jusqu’à ce qu’ils y meurent sans rien avoir.
[M.] emprunte ses mœurs d’une profession, et d’une autre son habit : il masque toute l’année, quoique à visage découvert : il paroît à la cour, à la ville, ailleurs, toujours sous un certain nom et sous le même déguisement. On le reconnoît, et on sait quel il est à son visage.
Il y a, pour arriver aux dignités, ce qu’on appelle la grande voie ou le chemin battu ; il y a le chemin détourné ou de traverse, qui est le plus court. »
La Bruyère, Les Caractères, Tome premier, Paris, Lefèvre Libraire, 1824, p. 239